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Interview de Charline Fayret, nouvelle directrice du Cinéma Le Carnot

Le 19 mai dernier, les amoureux du cinéma ont pu retrouver leurs salles obscures.
À Ussel, l’équipe du cinéma Le Carnot a évolué en plein confinement. Jean-Louis « Loulou » Vigier, projectionniste puis directeur depuis plus de 25 ans, est parti à la retraite laissant sa place à Charline Fayret, 29 ans, originaire du Tarn et Garonne. Rencontre

1.     Quel a été votre parcours avant d’arriver à Ussel ?
J’ai fait toutes mes études dans le cinéma : une licence à Montpellier puis un master professionnel à Lyon. J’ai ensuite occupé un poste d’assistante de direction pendant un an et demi au cinéma de Cahors puis j’ai pris la direction de deux cinémas mono écran dans l’Allier. Je me suis installée en Corrèze en mars 2020 où j’ai été médiatrice cinéma pour les quatre cinémas de Haute-Corrèze (Neuvic, Meymac, Égletons et Ussel) pendant 6 mois. Et le 1er septembre, j’ai remplacé Jean-Louis Vigier à la direction du cinéma d’Ussel.

2.     Vous êtes arrivée en plein confinement, le public n’a pas eu le temps d’apprendre à vous connaître, étiez-vous impatiente de les rencontrer et d’échanger avec eux ?
Oui bien sûr ! J’ai l’habitude de dire que je n’ai pas encore vu le visage de mes spectateurs. Avec le protocole sanitaire : le public ne reste pas au cinéma après les séances. Dès que le protocole le permettra, j’irai dans la salle à la fin d’un film pour pouvoir échanger avec eux et avoir leur ressenti sur le film.

3.     Pouvez-vous nous décrire une journée-type dans la peau d’un directeur de cinéma ?
Chaque jour est différent, il n’y a pas vraiment de « journée type ». Notre journée commence plus tard que celle des autres : nous avons des horaires en décalés (sauf si nous avons une séance scolaire le matin). On commence toujours par pour démarrer les machines, puis on vérifie nos mails et on prépare la journée, c’est-à-dire l’affichage, la communication sur chaque film. Entre les séances, nous travaillons sur la programmation à venir du cinéma. Dès qu’une programmation commence, nous sommes déjà en train de préparer la suivante.

4.     Votre arrivée va permettre de booster la structure. Avez-vous déjà prévu des nouveautés ?
En plus de la programmation habituelle et celle dédiée à l’opéra, il y aura d’autres cycles d’animations sur différentes thématiques qui dureront de 6 à 8 mois.
Je vais aussi installer une boîte à idées dans le hall pour que les spectateurs me disent ce qu’ils ont envie de voir. Je mettrai, par exemple, des synopsis de films à venir et le public choisira quels films il aimerait voir.
Je suis ouverte aux propositions du public. Je pars du principe que ce n’est pas moi qui fait vivre le cinéma, mais le spectateurs qui viennent : ce sont eux qui s’approprient le lieu.

5.     Y a-t-il des animations prévues pour les jeunes cet été ?
Pour les tout-petits, il y aura le « little film festival » : quatre courts-métrages de 45 minutes diffusés sur quatre mercredis pendant l’été. A la fin de chaque séance, et si les mesures sanitaires nous le permettent, il y aura une petite animation comme un goûter.
Pour les ados, nous avons prévu deux animations. En juillet, nous ferons un quizz sur les méchants de Disney suite à la sortie de Cruella et en août, nous organiserons un loup-garou géant.

6.     Quels seront les films à ne pas rater cet été ?
Il y a beaucoup de films qui arrivent. Pour moi, ceux à ne pas rater cet été : Cruella, Fast and Furious 9, OSS 117, Kamelott et Black Widow.
Les sorties cinéma les plus importantes seront en fin d’année (Les Tuches).

7.     Et en septembre, quels seront les films à l’affiche ?
En septembre, il y aura plus de films d’Art et Essais : Christophe Honnoret, François Ozon, Arnaud Déplechin.

8.     Pendant les périodes de confinement, vous avez mis en place des animations virtuelles sur les réseaux sociaux pour garder le contact avec le public (concours, etc.), avez-vous prévu de continuer ?
Maintenant que le cinéma est ouvert, nous ferons moins d’animations de ce type.
En revanche, on sollicitera le public sur le choix de la programmation ou sur des sondages sur des événements spéciaux sur les réseaux sociaux.
D’ailleurs, en plus de sa page Facebook, le cinéma est maintenant sur Instagram (@cinemalecarnotussel).
Et on continuera l’envoi de newsletter.

9.     Pour les jeunes ussellois qui souhaiteraient s’orienter dans le cinéma, quels conseils leur donneriez-vous ? Quelles études privilégier ?
Avec la médiatrice et les 4 salles de Haute-Corrèze, nous travaillons sur le projet des ambassadeurs du cinéma. Il s’agira d’un concours où deux jeunes ambassadeurs par  ville seront élus et qui représenteront leur cinéma.
Ils auront pour mission de faire vivre le cinéma en choisissant des films « coups de cœur » qu’ils auront vu à l’avance. Ils auront aussi la possibilité de faire des formations et de participer à des festivals locaux.
Pour travailler dans le monde du cinéma, il n’y a pas de parcours ou de formations spécifiques. Il faut avant tout aimer le cinéma, être curieux et connaître les rouages.
Pour ceux qui voudraient s’orienter dans le cinéma, je me tiens à leur disposition pour échanger avec eux sur mon parcours et sur le monde du cinéma. Nous avons aussi la possibilité d’accueillir des stagiaires.